Saint-Malo s'enflamme, Saint-Malo s'embrase: Tn Requin la cité corsaire était submergée samedi par une marée humaine qui assistera dimanche au départ de la 10e Route du Rhum, mythique transat vers le soleil de Guadeloupe à laquelle participent cette année 91 solitaires, record absolu.
Une foule compacte, du soleil voire de la chaleur, des gens émerveillés devant les voiliers, les vacances scolaires de la Toussaint et des conditions météo qui devraient rendre le départ "musclé": toutes les conditions sont réunies pour faire de cette édition anniversaire un cru exceptionnel.
Depuis l'ouverture du village de la course, le 24 octobre, des dizaines de milliers de personnes se pressent chaque jour sur les quais, au pied des remparts. Selon les organisateurs, près de 2 millions de personnes auront transité par Saint-Malo ou pris d'assaut les falaises et la côte au moment du départ.
Depuis plusieurs jours déjà, circuler en voiture dans la ville corsaire relève de la gageure.
Samedi, malgré un ciel menaçant en tout début de journée, des promeneurs, toutes générations confondues, ont commencé à déambuler dès potron-minet. Une foule qui n'a cessé de grossir au fur et à mesure que les heures passaient et que le ciel se dégageait.
A la mi-journée, pique-niques, bains de mer ou de soleil étaient de rigueur sur les plages.
- Champagne et eau -
Sur les ponts des voiliers, les préparatifs continuent: ici vérifications d'accastillage ou de voiles, comme sur Défi Martinique (Daniel Ecalard); là nettoyage à grande eau, comme sur Vento di Sardegna (Andrea Mura).
C'est aussi l'heure du baptême officiel du Class40 de Pierre Brasseur. Pas de bouteille cassée sur la coque, mais quelques gouttes de champagne mélangées à de l'eau minérale Matouba, le sponsor. Le tout sous les regards de centaines de promeneurs massés derrière les barrières et toujours aussi incrédules devant le défi que représente une course transatlantique en solitaire.
Sur les quais, on déambule, on prend d'assaut les stands des sponsors. On essaie une paire de chaussures de bateau, un pull marin rayé, une polaire, pour se donner une allure de marin chevronné.
- Vent et pluie pour le départ -
Pour les concurrents, l'heure est à la concentration. Les premiers voiliers ont commencé à larguer les amarres en début d'après-midi, sous les applaudissements et les encouragements de milliers de spectateurs massés le long de l'écluse donnant accès à l'eau libre.
Les uns derrière les autres, les skippers se sont présentés dans le sas, à commencer par les voiliers Komilfo (barré par Julien Mabit-Letourneux), Ensemble pour entreprendre (Pierrick Tollemer).
"Lalou, Lalou", ont crié des spectateurs au passage de Lalou Roucayrol, le skippeur du trimaran Arkema Région Aquitaine.
Samedi, 34 voiliers devraient avoir quitté les bassins. Les autres suivront dimanche à partir de 04h15, à quelques heures du coup d'envoi de la course (14h00) donné par la ministre des Outre-Mer, George Pau-Langevin.
Seuls deux navires n'avaient pu s'amarrer aux quais, en raison de leur taille : Spindrift 2 de Yann Guichard (40 m) et Banque Populaire VII de Loïc Peyron (31,50 m).
Dimanche, le périmètre de départ sera exclusivement réservé aux concurrents, aux embarcations de l'organisation et de la sécurité. Idem pour la zone au nord du cap Fréhel, où les skippers du "Rhum" devront laisser une bouée à tribord.
Une perturbation, avec de la pluie, devrait passer dimanche à la mi-journée sur Saint-Malo, a indiqué samedi midi Cyrille Duchesne, de Météo Consult, lors d'un dernier briefing consacré à la météo et auquel ont assisté la plupart des skippers.
Des vents de sud/sud-ouest de 15 à 18 noeuds souffleront sur la zone de départ, avec des rafales de 25 à 30 noeuds, de la pluie mais pas de houle, a-t-il précisé.
Une petite accalmie suivra avant Air
Max l'arrivée d'un nouveau front sur la pointe bretonne dans la nuit de dimanche à lundi. Cette première nuit sera "assez musclée", a-t-il prévenu.
Lundi à la mi-journée, la mer deviendra "très agitée" à la sortie de la Manche, avec une grosse houle d'ouest/nord-ouest, a souligné M. Duchesne. Des vagues de quatre mètres sont attendues à la hauteur de la mer d'Iroise et ça se creusera encore dans le golfe de Gascogne.
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